" Co-créé avec plus de 250 organisations partenaires autour de la Journée internationale de l’éducation (24 janvier), cette 3e édition propose un large éventail d’activités – ateliers, conférences, débats, jeux, expériences artistiques, etc. – conçues pour répondre aux attentes de tous les publics passionnés par les nouvelles manières d’apprendre au 21e siècle.
Des rencontres en ligne avec des communautés de pionniers du monde entier qui fédèrent étudiant·e·s, jeunes activistes, enseignant·e·s, entrepreneurs·es sociaux·ales, artistes, scientifiques, décideurs·ses, etc., pour réinventer les apprentissages, mieux répondre ensemble aux grands défis sociétaux et environnementaux, construire des futurs souhaitables. "
Voici le retour d'expérience de Lucile Magand, nouvelle ingénieure au SUP et qui a participé à ces échanges en ligne :
Lundi 24 janvier marque la 4ème édition de la célébration de la journée internationale de l'Éducation.
C’est dans ce contexte que s’est ouvert le festival Learning Planet. Autour d'une table ronde virtuelle animée par Louise Tourret : productrice à France Culture ; se sont retrouvés : François Taddei : président du Learning Planet Institute ; Flore Vasseur : auteure, réalisatrice notamment du film Bigger than Us ; François Germinet : président de l’université de Cergy (CY) ; Marie-Caroline Missir : directrice générale du Réseau Canopé.
Que signifie célébrer l’éducation, aujourd’hui ? -> la table ronde à retrouver sur YouTube !
Mardi 25 janvier : Laurence Constant et Marie-Pierre Dequier, des collaboratrices de l’entreprise Ze.Game, ont animé un atelier, en visio-conférence autour du jeu : développer les compétences du 21ème siècle, pour avoir un impact direct sur la réalité.
Nous étions cinq participantes principales, d’âges et de fonctions variés avec une participation momentanée d’un homme dans l’atelier. L’idée de cet atelier était de parvenir, à partir de la perception de soi, à faire avancer un collectif autour de challenges à relever.
Au démarrage, une activité d’inclusion qui visait à entrer en connaissance de soi et des autres. Puis, cela a été d’entrer dans la peau d’un héros de notre choix parmi une collection de héros rangés en 6 catégories : fiction, mythologie, Histoire, manga, people, héros. Il s’agira ensuite de pouvoir argumenter ce choix dans le collectif et de pouvoir identifier les 5C du héros choisi dans lequel on se personnifie. Ces 5C permettent de se découvrir soi et de pouvoir être transposables ensuite dans le monde professionnel. Dans ces 5C identifiés, on retrouve : la Créativité, la Collaboration, la Cohésion corps/esprit, la pensée Critique, et la Communication. Une fois ces 5C identifiés par la carte du héros choisie, il s’agit de pouvoir relever un challenge. Le challenge qui nous a été donné, a été introduit par un conte, afin de savoir déceler nos parts d’ombre et de lumière. Ce challenge, qui se décline en 5 niveaux, amène à pouvoir parler de soi en public, à partager, échanger et pouvoir trouver ou pas les clés pour relever ce challenge et entrer en apprentissage. Par la suite, la facilitation apprenante sera abordée le lendemain.
Mercredi 26 janvier : La conférence de Sandrine Duverne, Consultante et Chercheuse en Neurosciences Cognitives, s’ouvre par la question centrale : Comment aider les adultes à s’engager dans les formations hybrides ?
Un premier contexte nous est donné : 2018 la loi “avenir professionnel” amène à penser plus de choix pour apprendre et notamment la notion d’apprendre par l’autonomie. Un résultat de sondage en Ressources humaines indique un taux de 88% d’adaptation des formations vers un passage en distanciel dû notamment au COVID.
Par hybride est entendu à la fois, la mixité des modalités pédagogiques : distanciel et présentiel comme la mixité des technologies utilisées en synchrone et asynchrone. Après avoir rappelé la définition du mot hybride, Sandrine Duverne nous interpelle sur le résultat d’un sondage qui indique que 40 à 80% les formations en ligne ne sont pas terminées. Ainsi, la problématique de l’engagement se soulève.
S’engager nous dit-elle, c’est alors s’appuyer sur les neurosciences cognitives avec des engagements :
à court terme, c’est solliciter le développement de la dopamine chez les apprenants au travers des activités proposées aussi bien en distanciel qu’en présentiel. La dopamine favorise le plaisir attendu et va permettre à l’apprenant de s’engager.
à long terme, c’est activer : le cortex frontal et postérieur qui vont venir en soutien de la motivation. Pour ce faire, des activités tournées autour de l’action et de la perception seront à privilégier.
Dans la pratique, cela se traduit par trois types de pédagogie à mettre en place : par l'autonomie, par l'action et par le jeu.
Sandrine Duverne nous dit : " Partir des neurosciences cognitives, c’est passer d’une pédagogie à une neuro-pédagogie, c’est favoriser l’engagement de tous les acteurs·rices : apprenant·e·s, concepteurs·rices, chercheur·es, responsables … pour stimuler les capacités cognitives et faciliter les apprentissages individuels comme collectifs. "
Mercredi 26 janvier : Participation à l'Atelier 1 : Co-réflexions autour de : Comment créer un nouveau récit éducatif pour et avec l’apprenant dans l’université apprenante ?
Pour ce faire, Alexandra Laurent, ingénieure pédagogique et Léo Houdebine, chef de projet ODD, auprès de l’Institut des Défis ont invité six professionnels, à apporter leurs éclairages pour répondre à la question posée. Ces interventions ont été scindées en deux axes :
- L’apprentissage par projet et/ou par problème :
Aymeric Marmorat, directeur du Bachelor Apprendre à Conduire des Transitions (ACT) nous a montré comment au travers de la programmation de ce cursus : Il favorise l’engagement des apprenant·e·s autour des thématiques d’écologie sociale et solidaire (ESS).
Viktoria Nagy, chercheuse anglophone à l’Université de Paris, met en place des actions de projets par problèmes avec des universitaires en faculté de médecine. Pour elle, la recherche par l’action sur son projet amène à développer les compétences linguistiques et à pouvoir placer l’apprenant au cœur du dispositif. Une comparaison sur 3 ans de deux cohortes dites traditionnelles et par apprentissage par problèmes évalueront le dispositif et permettront de faire remonter les tenants et les aboutissants.
Laurent Vincent, chargé du développement de la formation continue, IUT de Saint-Denis, a participé à la refonte du programme IUT en lien avec la réforme du développement de l’approche par compétences (APC). Son éclairage porte notamment sur l’enseignement : Hygiène Sécurité Environnement auprès d’une diversité de publics apprenants. Le labset est venu en renfort sur ce projet. Pour lui, avant de s’attarder à refondre les programmes pour entrer dans une approche par compétences s’est repensée la transformation des organisations.
2. L' approche pluridisciplinaire :
Angela Biancofiore, professeure d’études italienne et qui a mis en place le programme de recherche éco-narratif. C’est un projet international (Chili, Italie, Paris…) qui intervient de la maternelle à l’université sur une multitude de supports : vidéo, podcast, texte…Ces ateliers prennent place sur des modules de deux heures avec un même format d’organisation : un temps d’exploration des contenus donnés : bibliographique…/ un temps d’immersion dans l’écriture et de rédaction/ un temps de restitution collective et d’échange.
Meriem Koual, docteure en toxicologie et médecin chez ap-hp, a mis en place un cursus universitaire pour parler préventions notamment sur le lien entre la maladie du cancer du sein et les facteurs environnementaux, suite à différents questionnements qui émergeaient des patients.
Annie Wakata, professeure de physique et directrice de l’ENS de Yaoundé est venue parler de l’appel à proposition : le PARI de l’éducation qui rassemble notamment 21 pays de l’Afrique et sollicite différents partenaires comme EdTech France, Teach on Mars…pour faire avancer la formation continue et le renforcement des compétences des enseignants.
Une fois ces exposés présentés, la parole était donnée aux participants pour démarrer un échange et favoriser les échanges de pratiques en grand groupe et sous groupe. L’idée de monter une communauté pour pérenniser ces échanges fait l’objet d’un deuxième atelier ce mercredi 26 janvier après-midi.
Conférence sur l'apprentissage par la facilitation de Ze.Game :
Cette conférence a été menée par Marie-Pierre Déquier et Laurence Constant, collaboratrices de Ze.Game. Après une méthode d’inclusion pour engager les participant·e·s à entrer dans leurs exposés, le groupe est alors amené à réfléchir sur : qu’est-ce que la facilitation, pour vous ? Après un exposé des définitions de chacun, voici la conclusion de Marie Pierre Déquier :
" Etre facilitateur·rice, c’est un subtil équilibre à trouver, entre la posture et les outils/ au groupe. Ce dernier doit être pris dans l’approche systémique comme un système dont le cadre va créer les conditions et les comportements pour apprendre. Pour entrer en facilitation, il s’agit alors de déconstruire la vision traditionnelle de l’apprendre provenant d’une dimension top-down. Le·a facilitateur·rice doit être là sans être là. Chaque séance démarre par le rappel des règles d’intelligence collective (écouter avec attention, parler avec intention, être bienveillant·e, se faire confiance, respecter le cadre), une inclusion, un challenge à relever par une équipe, et finit par une rétrospective avec l’apport de feedbacks. Dans cette équipe, chacun·e à un rôle bien défini et différents outils de conscientisation sont utilisés pour interagir en séance. "
Pour mener ces ateliers d’apprentissage par facilitation, les animatrices s’appuient sur différents concepts théoriques comme la pyramide de Dale, les 4P de Michel Restnick, ou bien la théorie du parcours du héros de Joseph Campbell.
En résumé :
Les interventions les plus appréciées : La conférence d’ouverture du 24 janvier était très enrichissante. Des invité.e.s de différents secteurs : artistique, universitaire, éducation nationale et président de l’alliance mondiale du Learning Planet étaient réunis autour de l’idée de s’allier pour avancer ensemble en éducation.
La conférence de Sandrine Duverne du 26 janvier sur l’apport des neurosciences cognitives en pédagogie amène de réelles preuves scientifiques, pour améliorer l’enseignement comme l’apprentissage, que ce soit en présentiel comme en distanciel. Les techniques pédagogiques ont été données.